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De Timber à Artos : une collaboration gourmande à Woluwé-Saint-Pierre

Effluves de pain ou de bois fraichement coupé emplissent l’air à Woluwé-Saint-Pierre dès que l’on s’approche d’Artos et de Timber. Ces Centres de Jour permettent à des adultes en situation de handicap mental de s’adonner à la boulangerie et au bûcheronnage. Tania Dekens (Fonctionnaire Dirigeant d’Iriscare) et Anne Ottevaere (Fonctionnaire Dirigeant Adjoint d’Iriscare) ont été sur place pour découvrir ces deux projets originaux.

Brioches, gaufres, pains 13 graines, noix et raisin ou bûcheron… Les odeurs qui s’échappent des ateliers d’Artos invitent à la dégustation. Tous les matins, accompagnés de deux encadrants, des groupes de 2 ou 3 adultes en situation de handicap mettent leur tablier et leur charlotte de boulanger pour s’activer aux fourneaux.

  

  

Au total, ce sont 21 boulangers qui sont accueillis par le centre et qui se relaient pour ravir les papilles des clients. « C’est très valorisant pour eux car ce qu’ils font est vendu », explique la directrice, Hélène d’Huart. « J’aime bien être ici Â», confie Mélissa, l’une des toutes premières boulangères d’Artos. « Nous faisons de tout : du pain, des cookies, des spéculoos. On fait aussi des rochers ». Tous les matins, un tableau détaillant le programme de la journée est affiché. Chacun sait quelle sera sa mission du jour. Certains travaillent dans l’atelier, d’autres s’occupent de la caisse, livrent à pied les commandes ou cuisinent pour tout le monde. Aujourd’hui, armés de leur charlotte, les cuisiniers coupent des tomates pour le chili con carne du midi. « Je pense qu’on va bien manger », se réjouit Augustin, l’un des boulangers d’Artos.

  

En parallèle de ces ateliers, les boulangers peuvent également participer à des activités sportives ou artistiques. Les groupes et les activités changent tous les jours. Mais c’est essentiellement autour de la boulangerie que le projet pédagogique tourne. Ce sont près de 100 pains (cramiques et craquelins compris) qui sont cuits chaque jour.

  

  

Timber, le grand frère d’Artos

Deux kilomètres plus loin, caché au cÅ“ur du parc Parmentier, on découvre un deuxième centre de jour : Timber, dont le projet pédagogique est le bûcheronnage. C’est un peu le grand frère d’Artos puisque c’est un ancien directeur de Timber qui a imaginé et lancé Artos. Aujourd’hui encore, les deux centres de jour collaborent étroitement : Timber livre du bois à Artos pour la cuisson et reçoit des pains en échange.

  

Alors que les brioches sont enfournées chez Artos, les bûcherons de Timber sont aussi très occupés. « Le lundi et le mercredi, ils sont toute la journée en forêt », explique la directrice, Joelle Cabuy. « Le bois est coupé en forêt de Soignes. Ensuite, il est ramené chez nous en format d’1 mètre. On le fait sécher pendant 2 ans avant d’en faire des tronçons de 33 cm, 50 cm ou d’1 mètre selon les commandes. » Pendant que la plupart des 21 bûcherons s’activent en forêt, une petite équipe est restée sur place pour s’occuper de livrer le bois. « Je suis content d’être à Timber et j’aime bien préparer les livraisons », confie Bruno. « On essaye de les rendre autonomes et adultes. On ne leur demande par un rendement mais un travail de qualité pour qu’ils soient fiers d’eux », explique la directrice. « Il faut vraiment un apprentissage. Cela demande de la technique. »

  

La sécurité n’est pas oubliée : gants de sécurité, casque, veste fluo,… Sans compter les accompagnateurs. « Au total, 70% du travail est fait par les éducateurs et 30% par les bûcherons. Ils sont donc formés pour savoir gérer eux-mêmes ces 30% », explique un éducateur. Les outils ont d’ailleurs été adaptés pour que leurs bûcherons sachent faire un maximum de choses.

  

En tout, Timber livre 500 stères par an. De quoi assurer une bonne indépendance au centre de jour. « Iriscare finance le bâtiment et le personnel. Pour tout ce qui concerne l’activité bois, nous sommes autonomes. La vente du bois finance le matériel », détaille Joelle Cabuy. « Il y a également un kiné que nous finançons sur fonds propres. Il fait de la prévention. Il nous a, par exemple, accompagné en forêt pour voir comment améliorer la posture des bûcherons. Malgré nos activités, nous avons un taux d’absentéisme très faible.»

  

En parallèle du bûcheronnage, d’autres activités sont organisées : pétanque finlandaise, escalade, para-hockey, sorties culturelles…

Chaque année, un camp est organisé et le dépaysement est garanti. Maroc, Roumanie, Kilimandjaro, Corse, Suède, Suisse… Autant de destinations dont les bûcherons de Timber ont pu profiter ces dernières années. Il faut dire que, si Artos vient de souffler sa première bougie, son grand frère est bien plus âgé. Cela fait maintenant 33 ans que Timber a débuté son projet pédagogique de bûcheronnage. Une expérience dont il pourra, sans aucun doute, continuer de faire profiter son petit frère.